ORIENTATION DE L'ASSISTANCE POUR LE BURKINA FASO

2015/12/3
[traduction provisoire]
Décembre 2012
Mise à jour - Avril 2015

1. Justification de l’assistance

Le Burkina Faso contribue activement à la résolution des conflits intérieurs et extérieurs de la région de l’Afrique de l’Ouest, par la médiation et l’envoi des forces militaires pour les Opérations de maintien de la paix des Nations unies. En outre, on s’attend à ce que le Burkina Faso, qui abrite le siège de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et a des frontières communes avec six des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) *, joue un rôle essentiel dans l’intégration économique régionale. Sur le plan géopolitique et en tenant compte des éléments instables dans les pays voisins, à savoir les enlèvements et d’autres activités terroristes, la stabilité du Burkina Faso est indispensable pour celle de l’ensemble de la région.

A propos des relations avec le Japon, le Burkina Faso est un pays unique dont l'ancien Chef d’Etat a participé à toutes les cinq éditions de la Conférence Internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD). Il est également un pays ami qui soutient la position fondamentale du Japon sur la scène internationale. En plus, le Burkina Faso est le quatrième pays exportateur de sésame au Japon. Par ailleurs, les sociétés japonaises manifestent un intérêt au Burkina Faso, en tant que pays fournisseur des ressources minières** et des productions agricoles telles que le sésame, et en tant que marché pour la vente des produits de marque japonaise tels que les motocyclettes, car ce pays enregistre un taux de croissance remarquable du PIB réel (5,8% par an en moyenne entre 2003 et 2010 : Fonds Monétaire International (FMI)) appuyé notamment par les secteurs agricole et minier*** . Dans ce contexte, l’Aide publique au développement (APD) est d’une grande utilité pour le soutien de la croissance stable du Burkina Faso et le renforcement des relations bilatérales avec le Japon.

D’autre part, le Burkina Faso, pays confronté à un environnement naturel sévère tel que la sécheresse qui survient fréquemment, se classe 181ème sur 187 pays (en 2011) dans l’Indice de Développement Humain. Aussi, le fait d’octroyer l’aide au Burkina Faso est très utile en considérant le domaine prioritaire de la Charte de l’APD du Japon qui est « la réduction de la pauvreté ».


* La CEDEAO et l’UEMOA sont des communautés économiques régionales, dont les membres sont respectivement 15 pays d’Afrique de l’Ouest et parmi ceux-ci 8 pays francophones qui ont adopté comme monnaie commune le Franc CFA. Ces deux institutions ont pour objectif de promouvoir l’intégration économique sous-régionale.

** L’exportation d’or représente 7,7% du PIB en 2010 (2010 : Gouvernement burkinabè) et 12,1% en 2011 (2011 : prévision du Gouvernement burkinabè). Le Burkina Faso est le 1er producteur africain de coton (2010 : FAO)

*** Les sociétés japonaises s’intéressent à l’exploitation des mines de manganèse.


2. Principe de l’Aide (Objectif global) : accélération de la croissance et renforcement du capital humain

Le Burkina Faso a établi la « Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) 2011-2015 » en vue d’atteindre, en moyenne, un taux de croissance du PIB réel de 10% et les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Conformément aux domaines prioritaires formulés dans cette stratégie, le Japon apportera son soutien à deux domaines, à savoir (1) la promotion du secteur agricole qui doit être un des moteurs de « la croissance accélérée» et (2) la consolidation du capital humain qui est aussi indispensable pour la croissance économique.


3. Les domaines prioritaires (Objectifs spécifiques)

(1) Le développement du secteur agricole

Le gouvernement du Burkina Faso considère le secteur agricole comme un secteur prioritaire pour l’accélération de la croissance, car l’agriculture représente 33% du PIB (2010 : Banque Mondiale) et occupe plus de 80% de la population active. Par ailleurs, étant donné que la production agricole du Burkina Faso, essentiellement composée de coton, subit la variation des prix mondiaux, la diversification de la production agricole est nécessaire pour la stabilité et l’amélioration des revenus des agriculteurs. En considérant ce fait, le Japon apportera son soutien à la promotion des produits agricoles dont la potentialité d’exportation est élevée. En outre, à propos du riz dont le volume d’importation augmente ces dernières années, le Japon apportera son aide pour contribuer à la substitution des importations et à la sécurité alimentaire, par le soutien à la riziculture, à travers l’initiative de la Coalition pour le Développement de la Riziculture en Afrique (CARD)**** . De plus, le Japon apportera son soutien à la sauvegarde et l’utilisation durable des ressources naturelles en tenant compte de l’environnement et du changement climatique, car la vie de la population des zones rurales dépend des ressources naturelles.

(2) L’amélioration de la qualité de l’éducation

Le Burkina Faso a lancé «le Plan Décennal de Développement de l’Education de Base (PDDEB)» et obtenu des résultats globalement satisfaisants en matière de vulgarisation de l’éducation de base. Ces résultats se sont traduits par l’atteinte du taux de scolarisation de 80,7% dans le domaine de l’enseignement primaire avant la fin de l’année 2011 (dernière année du PDDEB), alors que le problème de l’inégalité entre les zones urbaines et rurales demeure toujours. Par ailleurs, la qualité de l’enseignement, liée à l’environnement scolaire et au contenu de l’enseignement, reste toujours basse ; de plus le nombre d’élèves ayant accès à l’enseignement secondaire est limité. Le Japon contribuera à la mise en place du prochain Plan décennal en abordant lesdits défis.

(3) La promotion de l’intégration économique sous-régionale

Afin d’assurer la croissance stable du Burkina Faso, qui dépend des pays voisins pour la circulation des marchandises et la fourniture de l’énergie, le Japon envisage le soutien pour contribuer à la promotion de l’intégration économique sous-régionale, en approfondissant la collaboration avec l’UEMOA, par l’amélioration de l’efficacité des douanes aux frontières et l’aménagement des infrastructures sous-régionales.

**** La CARD est un groupe consultatif composé des donateurs bilatéraux et multilatéraux et des institutions africaines et internationales. Elle a pour objectif de promouvoir « une révolution verte en Afrique » pour contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire et au développement des zones rurales à travers le doublement de la production de riz en Afrique subsaharienne d’ici 2018.


4. Points à noter

(1) Le soutien à la stabilité sociale

La rébellion d’une partie de l’armée et les troubles sociaux qui en ont résulté en 2011 sont dus à un mécontentement envers le gouvernement à cause de la cherté de la vie et du manque de justice sociale. L’enseignement tiré de cette situation est que l’amélioration des conditions de vie à la base constitue un élément indispensable pour la réalisation de la croissance durable et la stabilité sociale. Afin d’améliorer les conditions de vie à la base, le Japon envisagera l’exécution des Dons aux micro-projets locaux contribuant à la sécurité humaine ainsi que la collaboration avec les institutions internationales, en vue de mettre à profit les résultats des coopérations techniques que le Japon a exécutées jusqu’à présent dans les domaines de la santé, de l’eau et l’hygiène et de l’environnement et le changement climatique. D’ailleurs, le Japon ne se limitera pas seulement à l’envoi des experts, en vue de soutenir l’amélioration de la capacité d’exécution de la politique du Gouvernement, mais s’attaquera également à son amélioration à travers les projets de coopération technique dans chaque domaine.

(2) Le soutien à l’investissement et du commerce des sociétés japonaises

Le Japon réalisera activement la coopération économique pour contribuer aux activités des sociétés japonaises au Burkina Faso, en soutenant le développement des produits agricoles à fort potentiel d’exportation tel que le sésame auquel les sociétés japonaises s’intéressent et en apportant un appui pour l’amélioration de l’efficacité des douanes aux frontières et l’aménagement des infrastructures sous-régionales favorisant la promotion de la vente des produits japonais tels que les motocyclettes.

(Fin)


Annexe:Programme de déroulement des projets (mise à jour en avril 2015)